La santé pour tous !

Michelle n'en revient pas encore et son désir de donner encore plus à ses enfants et à la population locale démunie a encore été entendu : Pendant une bonne semaine, deux médecins spécialistes de métropole ont abattu un travail énorme au point de vue santé dans l' enclos du centre : Evelyne et Patrick GUILLERMET (Bouches-du-rhone) et toute l' équipe les remercie vivement de l' énergie et de leur don de soi qu'ils ont donné pendant leur séjour.

ci dessous quelques extraits de leur minitieux rapport, avec lequel ils ont l' intention de faire appel aux diverses organismes aptes à nous venir en aide...

       RAPPORT DE MISSION A L’ORPHELINAT DE ZAKAKELY SUR L’ILE SAINTE MARIE (Madagascar)

PAR LES DOCTEURS  EVELYNE GUILLERMET (Pédiatre) ET PATRICK GUILLERMET (Chirurgien viscéral)

                                                              DU 13 AU 21 AVRIL 2011

Nous venons en mission ici pour la première fois. Nous avons connu l’orphelinat grâce à une émission de télévision en France.

Nous avons été accueillis à l’aéroport de Sainte Marie par la fondatrice de l’orphelinat, Michelle MARTRES, dite « marraine », qui nous a aussitôt présenté au Docteur Anatole DADARE, autorité sanitaire de l’ile, et au Docteur Lanto Alisoa RANARIVELO, coordinatrice pour l’OMS « Projet Monaco ». C’est elle qui nous a très aimablement fait visiter l’après midi même l’hôpital du chef lieu, Ambodifotatra.

Nous aurions aimé rencontrer l’unique chirurgien de l‘ile, le Dr BOTO, mais il venait de quitter son poste et n’avait pas encore été remplacé. Le bloc opératoire étant fermé à clef, il n’a malheureusement pas été possible de le visiter pour pouvoir se rendre compte des moyens existants sur le plan chirurgical et anesthésique. Il n’y a d’ailleurs plus d’anesthésiste à l’hôpital pour le moment.

Nous avons par contre visité les salles d’hospitalisations dont le dénuement est total (absence par exemple de matelas sur la plupart des sommiers métalliques).

L’essentiel de notre mission s’est donc consacrée aux besoins médicaux des populations des villages situés autour de l’orphelinat.

Les patients avaient été prévenus de notre arrivée par affichage, plusieurs jours à l’avance. Nous avons effectué sept journées de consultation et bénéficié d’une grande affluence. En attendant la construction du dispensaire, Michelle avait mis son bureau à notre disposition, ainsi qu’un interprète, son adjoint, Oustaze, le plus souvent.

Malgré la petitesse du local, nous disposions d’une table d’examen, d’une petite table de soins infirmiers et d’une pharmacie très bien fournie et bien classée. Cette pharmacie constituée de toute sorte de médicaments et de tout ce qui est nécessaire pour faire des pansements est constituée exclusivement par l’accumulation progressive de dons faits par les voyageurs de passage.

Les patients sont venus parfois de très loin, à pied. Tous les âges étaient représentés, nourrissons, hommes, femmes, enfants et vieillards. Le plus jeune nourrisson avait à peine une semaine et le plus âgé des adultes avait plus de 80 ans.

Nos moyens diagnostiques se sont tout d’abord limités à l’examen clinique : nous avions apporté un stéthoscope, un brassard à tension et un thermomètre. Mais grâce au Dr Lanto Alisoa nous avons pu, à partir du 16 avril, effectuer des tests TDR pour le paludisme. Evelyne et Michelle sont allées les récupérer auprès de la coordinatrice de l’OMS qui en a expliqué l’utilisation et qui a fourni les traitements nécessaires. Nous avons fait bon usage de ces tests, en nous permettant de dépister et de traiter plusieurs accès palustres, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant.

Les deux principaux motifs de consultation sont les douleurs (Majoritairement abdominales, mais également céphaliques, articulaires et musculaires, et aussi thoraciques.) et les plaies cutanées.                   Les causes de traumatismes sont multiples : machettes, cassage de pierres, marche pieds nus, épines diverses, y compris celles des oursins…           Les plaies sont généralement anciennes, toujours souillées et souvent infectées…Elles siègent essentiellement au niveau des extrémités, pieds et mains, parfois jambes et chevilles pour ce qui concerne les plaies par machette.

(………..)

L’absence de toute couverture sociale à Madagascar explique la réticence des populations à consulter et à se faire soigner, n’ayant pas les moyens et de se déplacer et de financer…..

D’autres motifs de consultations concernaient toutes les spécialités médicales possibles  (pneumo, ophtalmo, gynéco, gériatrie ,dermato et neuropsychiatre)

(…………..)

Au total nous avons effectué plus de 200 consultations.

Concernant les enfants de l’orphelinat, au nombre de 33 à ce jour, ils ont déjà chacun un dossier personnel que nous avons mis à jour à l’occasion d’une grande consultation de tous les enfants ; avec prise du poids, mesure de la taille, examen dentaire pour repérer ceux qui iront chez le dentiste, examen clinique et auscultation cardiaque.

Globalement tous ces enfants sont en bonne santé, sauf un qui cause beaucoup de soucis à Michelle. Il se nomme Bienvenue. Agé de 16 ans, il est traité depuis plusieurs mois pour une suppuration chronique de l’épaule droite qui l’handicape beaucoup. Son épaule  pend en permanence le long du corps et il ne peut pas se servir de son bras. De plus il est soumis depuis des mois à des pansements journaliers en raison d’une vilaine plaie suintante sous-claviculaire droite.

(…………..)

Outre les consultations journalières, l’autre partie de notre travail a consisté à imaginer et à planifier les différents éléments nécessaires au fonctionnement du dispensaire.

Actuellement seuls existent les murs d’enceinte et les murs porteurs à l’intérieur du bâtiment.   L’exercice consistait donc, avec cette base imposée, à tracer l’agencement les cloisons et les communications entre chaque pièce, pour rendre le dispensaire fonctionnel.

(…………)

Ce plan à été soumis au Docteur Anatole DADARE, afin qu’il le transmette à ses tutelles. Le dispensaire devrait être fini de construire d’ici 2 mois, et son équipement se fera progressivement, au fur et à mesure des dons.

Cette mission a été riche d’enseignement pour nous. Nous repartons de l’orphelinat de Zazakely en étant certains d’une chose : TOUT CE QUE SA FONDATRICE A CREE JUSQU'A PRESENT TIENT PARFAITEMENT LA ROUTE, ET SON EXTRAORDINAIRE PERSEVERANCE FERA QUE TOUT CE QU’ELLE A IMAGINE CONTINUERA A SE REALISER.